Hairco ou Harco ou Haitto, n'est connu que par les catalogues ;

Pascarus ou Paschasius ou Poscherius ou Pasdcaire et Pasquier, fonda le monastère d'Aindre - décédé vers 680 ;

Taurin, évêque en 682 ;

Agathée, comte de Nantes et de Rennes ;

Amelon ou Amnon ou Amithon, succéde à Agathée dans les catalogues ;

Emilien ou Millan, décédé vers 726 ;

Salvi, vers 751 ;

Deomard ou Deotmard, assiste au concile de Compiègne en 757 ;

Odilhard ou Odilard, cité 797 et décédé en 814 ;

Alain ou Alman ou Almain ;

Extrait du procès-verbal  des reliques de Saint Emiland, diocèse d’Autun, dressé en 1736

Ad Perpetuam Rei Memoriam

Nous soussigné, Maître Louis Thonard, archiprêtre, curé de Couches, commis par Maître Seurre, docteur en théologie, très vénérable chanoine et prévôts de l’Eglise cathédrale, vicaire-général  et official du diocèse d’Autun, en vue de la requête présentée par Jean-Baptiste Amyot, prêtre curé de Saint Emiland, le 27 juin de l’année 1736, pour vérifier, transférer et poser les reliques dudit saint Emiland dans une chasse beaucoup plus décente que l’ancien buste qui le contenait auparavant, ce qui a été fait à la vue d’une grande multitude de peuple, accourue de toutes parts, des provinces voisines et de plusieurs prêtres et curés des environs, lesquels ont été témoins de cette pieuse et célèbre cérémonie, laquelle a été faite avec toute la dévotion et la solennité en tel cas requis, à l’issue des vêpres, du sermon et de la procession dite des reliques, qui ont été vérifiées par le sieur Guillemardet, chirurgien juré, commis à cet effet, lesquelles reliques ont été exposées à la vénération d’un très grand nombre de fidèles assemblés à cette auguste cérémonie, qui ont paru y assister avec beaucoup de pitié et de religion et à la joie de tout le monde, lesquels prêtres et curés se sont soussignés.

Fait à Saint Emiland le trente juin mil sept cents trente six

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Je soussigné, Jean-Baptiste Guillemardet, Maître chirurgien à Couches et juré royal pour les rapports qui se font en justice, certifie qu’en suite de l’ordonnance de Me Seurre, docteur en théologie, très vénérable chanoine de l’église cathédrale d’Autun, en vue de la requête présentée par Jean Baptiste Amyot, prêtre curé de Saint Emiland, le 27 juin de l’année présente 1736 à moi communiqué par Me Louis Thonard, docteur en théologie, archiprêtre et curé de Couches ; je me suis transporté au village dit de Saint Emiland pour voir et vérifier les ossements des reliques du chef et du corps de saint Emiland et après les avoir soigneusement examinés, en présence de tous, Messieurs les prêtres et curés des lieux circonvoisins ci-dessus soussignés, de M. le compte de Ragny de Mlle Digoine, qui se sont aussi soussignés ci-dessus et d’un autre grand nombre de personnes qui s’y sont trouvés par dévotion, tant du dit diocèse que autres voisins.

J’ai reconnu le chef du dit saint Emiland, garni de son péricrâne à la réserve d’une portion qui en a été séparée, de la grandeur de trois travers de doigt et auquel il manque une partie des os pétreux et temporel du coté droit, que l’on s’assure, par tradition, être le coup qu’il reçut dans la bataille qui fut donnée dans la plaine du Champ-Sarrasin.

Et ayant cherché au fond de l’ancien reliquaire, il s’y est trouvé plusieurs ossements, les uns en leur entier, les autres cassés dont voici le détail…….

En fois de quoi, j’ai délivré le présent pour valoir et servir ainsi qu’il appartiendra. Ce 30 juin 1736 signé GUILLEMARDET

J’atteste que la présente copie est conforme aux textes que nous avons conservés dans la chasse des reliques de sain Emiland. Ce 9 juin 1855  signé  C.  BOUSSARD  prêtre, curé de Saint Emiland

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Procès-verbal d’enquête sur les Reliques de saint Emiland

L’an de l’incarnation de Notre-Seigneur 1855, le lundi de Pentecôte, 28 mai, nous, Félix-Etienne Pequegnot, archiprêtre et curé de Couches, en vertu d’une commission à nous donné par M. Bouange, archidiacre et vicaire-général d’Autun, nous sommes transportés dans la paroisse de Saint Emiland pour informer sur le culte et les reliques du saint Patron de cette église. Là, en présence de M. Claude Boussard, curé de Saint Emiland, de M. Jacques Bidault docteur en médecine domicilié à Couche, du conseil de fabrique, des anciens de la paroisse et d’un grand nombre de fidèles, nous avons fait déposer sur le grand autel la châsse de saint Emiland, chanté l’hymne et l’oraison des saintes reliques, nommé pour assesseurs en cette procédure, MM. Claude Bernardon, curé de Saint Bernardin de Command et Lazare Renaud l’un de nos vicaires et constaté la tradition des paroissiens sur le culte de saint Emiland.

Nous avons reconnu que les fidèles de Saint Emiland ont une grande dévotion pour ce saint, que son culte remonte à un temps immémorial, qu’une foule de pèlerins sont venus encore honorer ces saintes reliques. On nous a présenté deux opuscules imprimés contenant la vie du saint et des prières en son honneur. On nous a dit qu’il n’y avait pas d’autre jour de fête que le samedi après la Nativité de saint Jean-Baptiste que la confrérie érigée par Jacques Hurault, évêque d’Autun, compte encore quelques membres étrangers mais que les brefs apostoliques qui l’approuvent n’existent plus.

Ensuite, nous avons interrogé plusieurs témoins sur la conservation des reliques pendant la Révolution. Jean Louis Bidault, ancien maire, âgé de 71 ans, Nicolas Brochot, âgé de 91 ans et Françoise Berthier, veuve de Jean Claire, âgé de 95 ans, nous ont attesté que les reliques de saint Emiland à l’époque de la dévastation des églises, furent placés d’abord chez Pierrette Clair, femme de Jean Jakson, ensuite cachées au clocher puis exposées de nouveau à la vénération des fidèles.  Les ossements renfermés dans la châsse ayant été examinés par le M. le docteur Bidault, commis par nous à cet effet, il résulte de son rapport, joint au procès-verbal qu’ils appartiennent tous à un même sujet du sexe masculin et qu’il manque au corps tous les ossements non mentionnés dans son rapport.

Nous les avons enveloppés de coton et d’une étoffe de soie neuve et nous avons scellé la châsse de notre cachet formé par les lettres entrelacées FP et du sceau de Monseigneur l’Evêque, appliqué sur cire d’Espagne, rouge.  Enfin nous avons fait signer le présent PV par M. le curé de Saint Emiland.   Le 26 août 1858.

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Le miracle de Saint Emiland

Le délégué, BOUANGE, vicaire général.

Les choses étaient à ce point, lorsque nous arrivâmes à Autun. Le jour même, l’abbé BOUANGE s’en pressa de nous remettre le précieux trésor qui nous était destiné. Nous le reçûmes avec transport et reconnaissance, au nom de notre évêque et du diocèse de Nantes. Il na nous quitta plus depuis. C’était aux pieds de saint Emilien que nous venions prier et réciter le saint office, c’était en sa présence que le soir, revenus de nos courses, nous rédigions nos notes et nous demandions au Saint de nous donner lui-même l’intelligence de ces actes.

Nos rapports avec les habitants de Saint Emiland nous permirent d’apprécier mieux encore le sacrifice qu’ils s’étaient imposé pour nous. Parmi ceux qui vinrent nous entretenir au presbytère, nous distinguâmes un cultivateur, dont le discours nous toucha tellement que nous le recueillîmes séance tenante et pour ainsi dire, sous la dictée même du narrateur. Il nous semble révéler le caractère de ces religieuses populations, mieux que tout ce que nous pourrions dire, c’est pourquoi nous le reproduisons.

Je viens, Monsieur, dit Charles V……..  Vous raconter une guérison dont j’ai été moi-même l’objet. Je n’avais que 16 ans, des bains pris imprudemment dans un étang m’occasionnèrent une cruelle maladie. Mes mains et mes jambes enflèrent, je fus pris des douleurs atroces, je souffrais comme si on m’avait coupé les membres. Il suffisait de me toucher pour m’arracher des cris déchirants. Je ne pouvais me servir de mes pieds ni de mes mains. On était obligé de me porter et de me faire manger comme un enfant. J’ai été deux ans dans cet état, sans qu’aucun des remèdes que j’employai ne m’apportât de soulagement.

Voyant la foi des pèlerins dans la protection du bienheureux saint Emilien, je fus pris de la même confiance et je fis prier M. le curé de vouloir bien exposer les saintes reliques sur l’autel et me permettre de passer quelques heures en prières devant elles.  Après s’y être refusé pendant longtemps, M. le curé consentit enfin. Mon père me conduisit en voiture, du village de La Troche, où je demeurais jusqu’à l’église. Il fut obligé de me porter dans la chapelle. J’y restais 6 heures entières, suppliant le bon saint Emiland de me guérir ou de me faire mourir, tant je souffrais.

Le soir, mon père revint avec la voiture. Mon père, lui dis-je, il me semble que je m’en irai bien seul. En effet, je me levai, je sortis de l’église sans aucun secours et je m’en retournais jusqu’à mon village, sans me servir des bâtons que l’on m’offrait. J’étais guéri ! Depuis lors, en effet, je n’ai plus ressenti de douleurs, ni de difficultés à marcher. Je suis laboureur, je travaille à journées entières, à la terre, sans éprouver plus de fatigue qu’un autre. Je me suis marié à l’âge de 32 ans, j’en ai 38, et j’ai trois enfants bien portants.

Ce n’est pas, du reste, la seule fois, ajouta Charles V……  que j’ai éprouvé d’une manière sensible la protection du Bienheureux, et si je suis venu vous raconter ces choses, ce n’est point par vanité, mais parce que j’ai entendu dire qu’il était question de nous enlever les reliques du bon saint Emiland, chose que nous ne voudrions pas et à la quelle, pour ma part, je ne pourrais consentir. Vous en comprenez bien la raison : c’est mon protecteur, celui de ma famille et de toute la paroisse. Ce sont nos pères qui nous l’on confié et nous ne pourrions permettre qu’on nous l’enlevât.           

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L’Epée et le sarcophage de Saint Emilien. Une épée fut trouvée datant du XVIIIème qui fut achetée par un antiquaire d’Autun et le sarcophage n’a jamais été identifié.

Point de vue du chanoine Denis GRIVOT

A cet épisode du sac d’Autun se rattache la légende de Saint Emiland, on signale le nom de saint Emilien dans le martyrologe Bernensis  datant du VIIIe siècle, d’origine autunoise, mais on attribue à Emilien les huit fils de Saint Eléazar (démenti en bloc).  Dans les Chroniques de MOISSAC l’évènement se serait passé le 22 août 725 Notre chanoine GRIVOT, qui a fait un immense travail historique focalisé sur Autun et sa région semble être surpris pour mieux se justifier lorsqu’il mentionne dans son ouvrage « AUTUN » qu’il n’y ait eu plus de trace d’Emilien jusqu’au XVIe siècle qu’on se mit à écrire force détail relatifs à Saint Emilien, jusqu’à changer le nom de notre village Saint Jean de Luze par celui de Saint Emiland, qu’il y ait eut la fondation d’une confrérie et qu’on attribut à ce Saint le pouvoir de guérir les maux de ventre. En 1592, Etienne Chaffault, clair du diocèse d’Autun à la Cathédrale, composa même un office dédié à Saint Emiland, et puisque personne ne pouvait le contredire, il fit du Saint un évêque de Nantes.  A Nantes personne n’a jamais entendu parler de lui ! Et pour corser l’affaire, Etienne Chaffault en fit un contemporain de Charlemagne et de Roland. On attribuait aussi à Saint Emiland le pouvoir de guérir les hernies,  les chutes, les calculs et bien d’autres comme la guérison de la stérilité des femmes… si elles buvaient de l’eau de la source bénite du Saint le matin à la levée du jour.

Point de vue:

C’était la période faste pour l’Eglise, les croyances en tout genre, les indulgences et autres facéties commerciales et qu’à force de les répéter finissaient par devenir des vérités crédibles pour sous tirer le peu d’argent qui circulait.  Sur ce point, seulement la forme a changé aujourd’hui…

Visiblement notre chanoine n’aimait pas beaucoup cette histoire de Saint Emiland. Il faut dire qu’il était plus focalisé sur le démon de la Cathédrale d’Autun que sur les Saints qui la garnissaient. Ce qui revient au même car, un démon, n’est qu’un ange déchu de ses pouvoirs divins. Pur produit de l’imagination pour manipuler les croyants, encore et encore.

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